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Du 7 au 9 février 2022, des chercheurs de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) et du Centre Suisse de Recherches Scientifiques en Côte d’Ivoire (CSRS) ont conduit un atelier de formation sur la collecte de données de ménages. Au total, 15 personnes ont participé à la formation (3 chercheurs et 12 agents enquêteurs en formation). Les activités ont été coordonnées par Vitor Pessoa Colombo (EPFL), Dr. Jeanne d’Arc Koffi (CSRS) et Abdoulaye Tall (CSRS), avec le soutien des investigateurs principaux Dr. Jérôme Chenal (EPFL), Dr. Brama Koné (CSRS) et Dr. Jürg Utzinger (SwissTPH).

La formation s’est concentrée sur l’application de questionnaires géo-référencés avec des outils strictement numériques – soit des logiciels à code ouvert (« open-source ») installés sur des tablettes. L’atelier de formation a été réalisé dans le cadre du projet de thèse intitulé « Santé urbaine à Nairobi et Abidjan : prédicteurs spatiaux de maladies diarrhéiques et bénéfices des infrastructures d'eau, d'assainissement et d'hygiène ». Cette thèse de doctorat est le fruit d’une collaboration interdisciplinaire, et fait partie du projet « Global Health Africa : Circulating Knowledge and Innovations ».

La thèse susmentionnée se penche sur la répartition spatiale de la charge de maladies diarrhéiques dans deux grandes villes africaines (Abidjan et Nairobi). Bien que l’on puisse associer l’urbanisation à de meilleurs indicateurs globaux de santé (et notamment à une réduction progressive de la charge de maladies infectieuses), des analyses plus détaillées suggèrent que les plus pauvres ne bénéficient pas de cet "avantage urbain". À cet égard, l'accès universel aux équipements de base en matière d'eau, d'assainissement et d'hygiène (« WASH »), ainsi qu'aux soins de santé, constitue toujours un grand défi. En même temps, la définition même de « services de base » et leur relation avec les contextes spatiaux et socio-économiques dans lesquels ils s’insèrent reste un sujet controversé parmi les urbanistes et les professionnels de la santé.

L'objectif de la recherche est de comprendre comment la distribution spatiale des cas de maladies diarrhéiques à Nairobi (Kenya) et Abidjan (Côte d'Ivoire) est liée aux indicateurs morphologiques du paysage urbain (comme l'utilisation du sol, la densité et les niveaux d'entropie de l'environnement bâti), en plus des infrastructures WASH et des établissements de santé existants. L'étude se concentre sur les maladies diarrhéiques, car elles peuvent être considérées comme un indicateur indirect de la "qualité" du développement spatial, et aussi parce que la diarrhée reste l'une des principales causes de décès en Afrique.

Ainsi, le projet situe l'urbanisme dans l'agenda de santé globale (« global health »), en réévaluant le rôle de l’aménagement territorial dans la promotion de l'équité en matière de santé. Les résultats devront fournir des connaissances empiriques qui puissent contribuer aux avancées vers les objectifs de développement durable (ODD) 3, 6 et 11 des Nations Unies, ainsi qu'à l'élaboration de stratégies de planification urbaine visant à prévenir les maladies diarrhéiques dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

V.P.C.

PhD student / EPFL