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AGBOVILLE –

Du lundi 21 au vendredi 25 février 2022, des médecins-chirurgiens formateurs venus de divers horizons (Bongouanou, Tiassalé, Divo, Akoupé, Abengourou, Sikensi, Abidjan) , se sont retrouvés dans le district sanitaire d’Agboville, dans le cadre d’un atelier de formation en chirurgie de l’hydrocèle selon les normes et techniques recommandées par l’OMS.

En partenariat avec le Ministère en charge de la Santé et de l’Hygiène publique de Côte d’Ivoire à travers le Programme National de Lutte contre les Maladies Tropicales Négligées (PNLMTN) à chimiothérapie préventive, le Centre Suisse de Recherches Scientifiques en Côte d’Ivoire au travers du projet DOLF-NEXTGEN a initié cet atelier qui se tiendra du 21 au 25 février 2022.

Il a pour objectif de constituer et de renforcer les capacités d’un pool de 8 chirurgiens, de 2 anesthésistes et de 2 membres du PNLMTN dans la prise en charge efficiente des hydrocèles à travers des chirurgies de qualité.

Selon Dr. Adama GUIRA, le chirurgien-formateur, spécialiste de l’hydrocèle d’origine filariale, venu spécialement du Burkina-Faso pour dispenser cette formation, cette activité est d’une importance capitale dans la mesure où cela va apporter un éclairage sur l’origine (longtemps ignorée) de l’hydrocèle du fait que cette maladie n’avait pas été associée à l’origine de la lymphopathie filarienne que nous avons dans nos pays. Aussi, la prise en compte de ce facteur permettra d’améliorer la prise en charge chirurgicale des patients porteurs d’hydrocèle.

Selon l’OMS, plus de 25 millions de personnes dans le monde sont atteintes de cette maladie et l’Afrique est la plus touchée du fait de la pauvreté des populations ce qui limite par conséquent l’accès pour eux à des soins médicaux. Cette formation théorique du pool constitué a été suivi par une phase pratique soit des opérations de patients atteints de l’hydrocèle. L’identification et la mobilisation des patients ont été assurées par le coordonnateur du projet , Dr. Ouattara Allassane ( CSRS et Université Nanguy Abrogoua) . Les patients ont été opérés gratuitement au sein du CHR d’Agboville. « Après certification du consultant, ces chirurgiens formés seront également des formateurs d’autres chirurgiens dans tous les districts sanitaires du pays. Ce qui permettra une meilleure prise en charge des complications de la filariose lymphatique notamment les hydrocèles dans les blocs opératoires », a annoncé Dr. Brahima KOUMA, médecin chargé de la prise en charge des morbidités au PNLMTN.

La filariose lymphatique, objet de cette rencontre, est un véritable problème de santé en Côte d’Ivoire. C’est une maladie transmise par le moustique et fait partie des 5 pathologies prises en charge par le ministère de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la couverture maladie Universelle.

Ce sont une vingtaine de chirurgiens et professionnels de la santé qui ont participé à cette formation. Dr Catherine BJERUM de Case Western Université à Cleveland et Dr. Philip BUDGE de l’Université de Washington de Saint-Louis, spécialiste américain des maladies infectieuses ont fait le déplacement pour cette occasion.

Death to Onchocerciasis an Lymphatic Filariosis (DOLF) est un projet financé par la Fondation Bill & Melinda Gates, par le biais de Washington University à Saint-Louis. Le Centre Suisse de Recherches Scientifiques travaille depuis 2014 avec DOLF, notamment pour la recherche de traitements alternatifs afin d’accélérer l’éradication de l’onchocercose et de la filariose lymphatique. Le Professeur Benjamin G. KOUDOU, Directeur de la Recherche et du Développement, spécialiste des recherches cliniques et de contrôle des vecteurs au CSRS en est le principal investigateur (PI).

Dans la phase pratique, les équipes de chirurgiens ont traité dix-sept (17) cas redonnant ainsi le sourire à ces personnes atteintes de cette pathologie handicapante qui en plus de les faire souffrir dans leurs chairs, de les empêcher de travailler ; les exposaient à une grande ostracisation sociale.

Le Ministère de la Santé au travers de ces représentants n’a pas manqué d’encourager à plus de partenariats de ce type pour le bien-être des populations.

A.K