MOT DU SECRETAIRE EXECUTIF

post-image

MOT DU SECRÉTAIRE EXÉCUTIF

Dans le contexte ivoirien, la filière du vivrier a réellement pris forme au lendemain de l’indépendance. L’objectif des autorités, à la naissance de la Côte d’Ivoire, était de privilégier l’accroissement de la production vivrière afin de garantir l’autosuffisance alimentaire. Aujourd’hui, avec une production de huit millions de tonnes, estimée à plus de huit cent milliards (800 000 000) de FCFA, ce secteur occupe 85% de la population agricole et est majoritairement constitué de femmes qui sont la plupart du temps regroupées en coopératives.

Afin de dynamiser ce secteur, l’Etat a entrepris plusieurs démarches avec la création des sociétés d’Etat telles que : SATMACI, SODEPALM, SODEFEL OCPV. Avec la mise en place du PNIA (Programme Nationale d’Investissement Agricole) ; la production vivrière qui était de 12 millions de tonnes, en 2011, est passé à 16 millions de tonnes en 2014-2015. Mais, malgré tous ces efforts de l’Etat, la Côte d’Ivoire n’est toujours pas autosuffisante en produits vivriers.

La fréquence des pénuries du manioc, des légumes, de la banane, de l’igname, etc., tend à devenir un phénomène naturel du marché du vivrier. Or, ces produits vivriers constituent des denrées alimentaires de base. Leur pénurie qui ne s’explique plus par leur caractère saisonnier pose le problème de l’insécurité alimentaire et de la récurrence des crises alimentaires.
Il apparaît urgent de répondre à la question suivante : Comment expliquer les pénuries récurrentes des produits vivriers alors que l’économie de la Côte d’Ivoire est agricole et que plus de la moitié de sa population est rurale ?

L’une des réponses les plus évidentes, depuis l’indépendance, est la diminution de la population rurale au profit des agglomérations urbaines. Le développement des villes et la démographie galopante du pays entrainent une demande en produits vivrier que l’exode rural rend de plus en plus difficile à satisfaire. L’inquiétude chez les gouvernants est grandissante car ils assistent à la montée de l’insécurité alimentaire et à l’effondrement de l’agriculture. Cette inquiétude est d’autant plus fondée que l’économie de la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest, dont fait partie la Côte d’Ivoire, repose sur l’agriculture. Avec une contribution de 30 à 50% au Produit Intérieur Brut (PIB) de ces pays, le secteur agricole représente incontestablement la plus grande source de revenus pour environ 70 à 80% de la population de ces pays. La filière du vivrier tient une bonne place dans cette contribution.

Mais cette raison est-elle suffisante pour expliquer les difficultés du secteur du vivrier ? Pire, est-elle satisfaisante pour un monde encore attaché à l’alimentation traditionnelle composée principalement de tubercules, comme igname et le manioc, et de céréales, comme le riz et le mil ?
En consacrant un autre numéro du BI-PASRES aux difficultés de la filière économique du vivrier, le PASRES voudrait que se poursuive le débat scientifique sur ce thème qu’il a initié dans le numéro 13. Il vise aussi à contribuer autant que possible à la réduction de l’insécurité alimentaire en Côte d’Ivoire qui se fait ressentir depuis un certain nombre d’années avec la problématique des effets sociaux du changement climatique.

 

 

Dr Yaya SANGARE , Secrétaire Exécutif du PASRES

Dans le contexte ivoirien, la filière du vivrier a réellement pris forme au lendemain de l’indépendance. L’objectif des autorités, à la naissance de la Côte d’Ivoire, était de privilégier l’accroissement de la production vivrière afin de garantir l’autosuffisance alimentaire. Aujourd’hui, avec une production de huit millions de tonnes, estimée à plus de huit cent milliards (800 000 000) de FCFA, ce secteur occupe 85% de la population agricole et est majoritairement constitué de femmes qui sont la plupart du temps regroupées en coopératives.

Afin de dynamiser ce secteur, l’Etat a entrepris plusieurs démarches avec la création des sociétés d’Etat telles que : SATMACI, SODEPALM, SODEFEL OCPV. Avec la mise en place du PNIA (Programme Nationale d’Investissement Agricole) ; la production vivrière qui était de 12 millions de tonnes, en 2011, est passé à 16 millions de tonnes en 2014-2015. Mais, malgré tous ces efforts de l’Etat, la Côte d’Ivoire n’est toujours pas autosuffisante en produits vivriers.

La fréquence des pénuries du manioc, des légumes, de la banane, de l’igname, etc., tend à devenir un phénomène naturel du marché du vivrier. Or, ces produits vivriers constituent des denrées alimentaires de base. Leur pénurie qui ne s’explique plus par leur caractère saisonnier pose le problème de l’insécurité alimentaire et de la récurrence des crises alimentaires.
Il apparaît urgent de répondre à la question suivante : Comment expliquer les pénuries récurrentes des produits vivriers alors que l’économie de la Côte d’Ivoire est agricole et que plus de la moitié de sa population est rurale ?

L’une des réponses les plus évidentes, depuis l’indépendance, est la diminution de la population rurale au profit des agglomérations urbaines. Le développement des villes et la démographie galopante du pays entrainent une demande en produits vivrier que l’exode rural rend de plus en plus difficile à satisfaire. L’inquiétude chez les gouvernants est grandissante car ils assistent à la montée de l’insécurité alimentaire et à l’effondrement de l’agriculture. Cette inquiétude est d’autant plus fondée que l’économie de la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest, dont fait partie la Côte d’Ivoire, repose sur l’agriculture. Avec une contribution de 30 à 50% au Produit Intérieur Brut (PIB) de ces pays, le secteur agricole représente incontestablement la plus grande source de revenus pour environ 70 à 80% de la population de ces pays. La filière du vivrier tient une bonne place dans cette contribution.

Mais cette raison est-elle suffisante pour expliquer les difficultés du secteur du vivrier ? Pire, est-elle satisfaisante pour un monde encore attaché à l’alimentation traditionnelle composée principalement de tubercules, comme igname et le manioc, et de céréales, comme le riz et le mil ?
En consacrant un autre numéro du BI-PASRES aux difficultés de la filière économique du vivrier, le PASRES voudrait que se poursuive le débat scientifique sur ce thème qu’il a initié dans le numéro 13. Il vise aussi à contribuer autant que possible à la réduction de l’insécurité alimentaire en Côte d’Ivoire qui se fait ressentir depuis un certain nombre d’années avec la problématique des effets sociaux du changement climatique.

 

 

Dr Yaya SANGARE , Secrétaire Exécutif du PASRES


PASRES || Programme d'Appui Stratégique Recherche Scientifique