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San Pedro au cœur de la réflexion sur l’avenir numérique de l’Afrique : une convergence internationale autour de l’intelligence artificielle

L’Université Polytechnique de San-Pedro a accueilli, du 06 au 09 mai 2025, un événement académique d’envergure internationale : le Colloque international pluridisciplinaire sur « L’Intelligence Artificielle en Afrique : enjeux et défis pour un développement durable et inclusif ».

Organisé par le FONSTI-PASRES avec l’appui de plusieurs partenaires institutionnels, ce rendez-vous scientifique a rassemblé près de 300 participants, chercheurs, décideurs publics et privés, doctorants, représentants de la société civile et experts techniques venus de 19 pays répartis entre l’Afrique, l’Europe, l’Asie et l’Amérique.

L’objectif affiché de ce colloque était clair : réfléchir à la place et au rôle que l’Afrique peut jouer dans la révolution numérique actuelle, dominée par les géants technologiques du Nord. Des axes de discussion variés, allant de l’éducation à la santé, en passant par l’économie, la gouvernance, l’agriculture, l’environnement, la culture et les droits humains, ont permis d’aborder l’intelligence artificielle (IA) sous toutes ses coutures, dans un esprit de transdisciplinarité.

La cérémonie officielle d’ouverture, a réuni une pléiade d’autorités académiques, politiques et scientifiques. Le mot de bienvenue a été prononcé par le Professeur MEKE Meité, Président de l’Université Polytechnique de San Pedro, suivi de l’allocution du Dr Yaya Sangaré, Secrétaire Général du FONSTI. Le cadrage scientifique a été assuré par le Professeur MEKE Meité, également Président du comité scientifique du colloque, avant l’ouverture solennelle des travaux par le Professeur Arsène KOBEA, représentant le Professeur Adama Diawara, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique de Côte d’Ivoire.

Dans son allocution, le Dr Sangaré a insisté sur l’ambition du FONSTI : « faire de ce colloque un levier stratégique pour repenser l’action scientifique sur le continent dans une logique inclusive, éthique et souveraine ». Le ministre Diawara, quant à lui, a salué l’initiative, soulignant que l’IA représente une opportunité inédite pour l'Afrique de surmonter ses retards structurels, à condition qu’elle soit pensée, conçue et mise en œuvre dans le respect des valeurs et priorités africaines.

La conférence inaugurale a donné le ton des débats avec une intervention très attendue du Dr Mahaman Bachir Saley, expert auprès de l’Union Africaine. Il a abordé les usages, les défis de souveraineté, les opportunités de développement et les risques d’exclusion sociale liés à l’IA, en insistant sur le rôle des politiques publiques dans la gouvernance numérique du continent.

Moment fort du colloque, la visite surprise de Son Excellence Jessica Davis, Ambassadrice des États-Unis en Côte d’Ivoire, a suscité un vif intérêt.

En mission diplomatique dans la région de San Pedro, l’ambassadrice a tenu à faire un détour par le campus pour saluer les initiatives portées par les chercheurs africains autour de l’IA.

Elle a brièvement échangé avec les organisateurs et a visité quelques stands de posters scientifiques présentés par de jeunes chercheurs ivoiriens.

« L’innovation technologique en Afrique ne doit pas être une affaire d’assistance, mais de partenariat équitable. Ce que je vois ici est inspirant », a-t-elle affirmé, saluant l’engagement des universités ivoiriennes dans les enjeux contemporains.

La conférence inaugurale, animée par Dr Mahaman Bachir Saley de la Commission de l’Union Africaine, a posé les bases du débat : usages, souveraineté numérique, inclusion et défis géopolitiques. Suivirent des panels de haut niveau et plusieurs ateliers regroupés en sept grands axes de réflexion, dont l’éducation, la santé, la gouvernance, l’agriculture et l’environnement.

La présentation de la stratégie nationale de l’intelligence artificielle par M. Franck Kakou-Marceau a suscité de vifs échanges sur les modalités d’adoption éthique et inclusive de cette technologie en Côte d’Ivoire.

 De nombreux travaux de recherche, à travers des posters et des communications orales, ont mis en lumière les efforts des chercheurs africains pour adapter l’IA aux réalités du continent, notamment dans les domaines de la langue, de la santé communautaire, de la production agricole ou de la gestion des données.

Au-delà de la diversité des interventions, ce colloque a surtout permis de mettre en relation les intelligences, les savoirs et les visions pour penser une Afrique actrice et non spectatrice du bouleversement numérique en cours.

Les recommandations issues des ateliers orienteront sans doute de futures politiques publiques en matière d’innovation technologique, de coopération scientifique et de souveraineté numérique.

Organisateurs, partenaires et participants ont unanimement salué la qualité scientifique et logistique de cette troisième édition.

Un pas de plus vers une Afrique qui, forte de ses talents et de sa jeunesse, entend bâtir une IA à visage humain, porteuse d’inclusion, de justice sociale et de développement durable.


PASRES || Programme d'Appui Stratégique Recherche Scientifique